Trek au "pays Karen"
Apres 3 jours tranquille a Chiang mai je suis donc parti 3 jours en trek avec une agence d'eco tourisme qui ne propose pas tout le cirque habituel offert au touristes, c'est a dire bambou rafting, promenade a dos d'elephant, dans folklorique par les villageois...
Le premier jour commence par 4h de route pour rallier le point de depart du trek bien au sud de Chiang mai et bien eloigne du secteur couru par toute les agences. cela laisse le temps de faire connaissance avec le groupe : 2 copines francaise (Marie et Violette), 2 suisses allemand (Sarah et Marcus)et 1 autre francais Herve .
La marche (3h) debute tranquillement jusqu'a la traversee de la riviere puis c'est par une montee un peu raide que l'on rejoint de nuit le village et surtout la famille chez qui l'on passe la nuit.
La rien n'est organise pour nous et comme aux Philippines on partage la vie de cette famille et de quelques autres villageois venus tenir compagnie autour du feu dans la petite piece principale. je retrouve des similitudes avec les Philippines : maison sur pilotis pour abriter les animaux en saison des pluies ainsi que le bois, cuisine au faue de bois, 2 pieces (1 pour cuisiner, 1 pour dormir), et surtout le partage (tabac, alcool)....
Par contre notre guide Tee avait apporter a manger du marche et c'est l'occasion de partager un bon repas tous ensemble. Evidemment comme les villageois se levent tot on rejoint vite notre couche : une natte sur du plancher de bois.
Le lendemain je me leve tot, 5h30, pour profiter et partager un moment avec la maitresse de maison, tres timide mais avec qui j'ai reussi a etablir un contact a force de sourires et de questions avec les mains (elle ne parle pas anglais et moi pas karen, a part "tablew nibonita"=merci beaucoup).
Vers 6h30 je suis rejoint par le guide et notre hote qui ont dormi dans une autre maison faute de place et c'est parti pour le petit dej. La par conre il est amenage pour nous : omelette, salade, toast grille au feu et fruit. La famille evidemment mange du riz agremente de rats des champs rapportes par le fils de 9 ans de sa chasse matinale !
La matinee est passee dans le village ou tee nous abreuve d'infos sur les Karens. Il nous faut ensuite reprendre la route vers le campement du soir au bord de la riviere, accompagne des villageois Papa Monkey, Pai, Wee...
On traverse un autre village ou l'on recupere le chaman qui doit nous accompagner ; on a besoin de lui le soir meme pour eloigner les esprits de la foret ! Et oui les karens sont animistes (ils croient aux esprits : celui des montagnes, celui de la foret, celui de la riviere, celui des ancetres...).
Le chaman avec les lunettes tendance de Marie !
La plongee vers la riviere le long des champs est superbe. La il nous faut a nouveau marcher les pieds dans l'eau a plusieurs reprises avant de rejojndre une longue cahute en bambou sur pilotis.
La troupe s'affaire : il faut preparer les couverts en bambou avec les troncs coupes sur le chemin (2 ans d'age sinon il claque dans le feu). En quelques minutes les Karens nous tailent des verres, des couteaux et des cuilleres. Moi j'ai mis 30 mn a faire un couteau qui s'est casse quand j'ai voulu en racourcir la longueur ! Pendant ce temps tee prepare le repas ; il va nous cuisiner un repas extraordinaire juste avec le feu de bois,ce sera un vrai festin et la presentation sublime (je suis sur que mon homme va adorer). Papa Monkey nous fera egalement une petite demonstration de peche avec les mains : il s'engouffre sous la roche, attrape des poissons avec les mains et les garde dans la bouche !
Pour nous ...
... et pour les esprits.
On finira la soiree autour d'une bouteille a jouer au Uno tous ensemble, de bons moments de rigolade avec les Karens. La nuit sera glaciale et toujours un peu rude, on n'a qu'une natte sur un sol de bambou, ah notre petit confort !
Apres un petit dej ancore autour du feu pour se rechauffer on attaque la remontee de la riviere qu'il faut traverser une bonne vingtaine de fois en terminant par une grotte les pieds dans l'eau eclaires par des torches en bambou.
La journee se termine par la remontee vers une piste ou une jeep nous recupere pour nous ramener au village de depart. On passe encore 2 bonnes heures dans ce village a faire des photos de vieilles dames qui souhaitent seulement qu'on leur en envoie, a faire des petits cadeaux au villageois qui nous ont accompagnes, les traditionnels photos de groupes et puis il faut se resoudre a rentrer.
On refait donc le chemin inverse pour chiang Mai que l'on atteint vers 19h.
Je reve alors d'un bon lit et d'une douche chaude mais la journee n'est psa fini. la guest house ou j'avais reserve n'a plus de chambre pour moi. heureusement mrie et Violette qui y ont une chambre me prete leur douche. On va ensuite manger dans les ehoppes de rues et a 22h il faut maintenant que je me trouve une guest avec mon sac de 15kg sur le dos ! Je me suis donc offert un tuk tuk pour rallier la guest reperee ou je prends la dernier chambre, ouf !
Je me suis vraiment fait plaisir avec ce trek, tous les ingredients etaient reunis : decouverte d'ethnies, aventures, faune et flore de la jungle (j'ai laisse une araignee marcher sur mon bras!)... Et surtout pas de situations arrangees, pas de folklore a touristes. Merci a Vincent et Helene qui m'ont recommande cette agence et qui m'ont facilite grandement les recherches.
Une interrogation me trotte quand meme en tete : cette agence va toujours dans le meme village (meme si elle change de famille a chaque fois, il y en a 169 dans le village) et il y a 2 voir 3 treks par semaine, quel est donc l'impact que l'on a sur ces populations ? Est-ce positif ? Faut il ne pas y aller pour les preserver ? En meme temps n'est il pas dans l'ordre des choses qu'ils evoluent et transforment petit a petit leur mode de vie (comme nous depuis des annees)?